Voyages avec l'Oiseau

                  Voyages avec l'Oiseau

Conte pour Samuel

Il était une fois un petit garçon à qui le soir sa maman faisait un câlin dans son lit pour qu’il s’endorme.
Le petit garçon ferma les yeux et se retrouva dans le monde imaginaire, le monde invisible.
Là, un immense oiseau avec des ailes bleues, un cou rouge, et d’autres couleurs magnifiques, vint vers le petit garçon. En le voyant, le petit garçon fut émerveillé.

L’oiseau dit :
- Comment t’appelles-tu ? Moi je m’appelle Titi.

Le petit garçon surpris lui dit :
- C’est rigolo, ma grand-mère m’appelle Titi joli, mais je m’appelle Samuel.

- Si ta grand-mère t’appelle comme cela, c’est peut être parce qu’elle sait que j’existe et que nous avons la même sensibilité du cœur. Le tien est dans un corps de petit garçon et le mien dans un corps d’oiseau, mais nos deux cœurs sont semblables et nous aimons les mêmes choses.
Si je suis dans le monde invisible, c’est pour que les humains ne me fassent pas de mal. Parfois les humains ne sont pas très gentils et chassent les oiseaux avec des fusils. Dans le monde invisible, il n’y a que les personnes au cœur pur qui peuvent me voir donc souvent ce sont les enfants. Si je suis devant toi aujourd’hui c’est par ce que je voudrais que tu deviennes mon ami.

- Oh oui je veux bien être ton ami. Tu joueras avec moi ?

- Non, pour jouer tu as tes petits copains humains. Moi je veux te proposer quelque chose de plus grand. Veux-tu voyager sur mon dos, je te ferais faire le tour du monde.

- Oh oui, ce serait génial.

- Alors grimpe sur mon dos et accroche toi bien à mes plumes, car je vole très vite. Ou veux-tu aller ?

- Je voudrais aller en Asie voir les Suricates puis en Afrique voir les zèbres et les girafes.

 L’oiseau prit son envol et se mit à voler à toute vitesse. Le petit garçon s’agrippa tant bien que mal à l’animal et cria :

- Tu vas trop vite, je n’ai pas le temps de voir la terre en dessous.

Alors l’oiseau ralentit, ils traversèrent des montagnes et des mers. La terre paraissait aussi petite que la carte du monde accrochée au mur de la chambre du petit garçon et il dit :
-  Comme la terre est petite !

L’oiseau répondit :
- La terre parait grande quand on est dessus mais en fait dans l’univers elle est toute petite.

 L’oiseau ralentit et perdit de l’altitude pour se poser sur une terre aride et dit :
- Voilà, tu es dans le pays des Suricates, tu peux descendre, te promener et t’approcher des animaux car tu n’es plus dans ton corps physique mais dans un corps de lumière.

Pendant un long moment, Samuel, se promena au milieu des suricates. Il regarda les bébés courir auprès de leur mère. Les plus grands jouaient et se disputaient et des papas majestueux surveillaient leur famille. Alors que le petit garçon traversait leur territoire, les suricates arrêtèrent leurs activités pour le regarder passer.

Samuel demanda à l’oiseau :
-  Tu m’avais dit que je n’avais pas de corps, pourquoi ils me regardent ?

- Tu es dans un corps de lumière et ton cœur est comme une lampe qui scintille et c’est cela qu’ils voient. Plus tu as d’amour dans ton cœur, plus la lumière brille et clignote. Les Suricates ont vu cette lumière du cœur et te regardent pour te remercier de les aimer si fort.

- Je voudrais prendre un bébé Suricate dans mes bras pour l’embrasser.

- Tu le peux, il faut que tu demandes la permission à la maman.

La maman vit que le cœur du petit garçon était plein d’amour alors elle donna son accord.
Le petit garçon fut surpris de voir son corps de lumière agir comme son corps physique avec des bras, des jambes et une tête. L’enfant prit le bébé suricates dans ses bras de lumière, l’embrassa et ils jouèrent ensemble à faire des galipettes dans l’herbe et lui dit :

- Je suis ton ami.

Et le Suricate lui répondit :
- Si tu es mon ami, je veux bien que tu reviennes de temps en temps jouer avec moi.

- C’est promis, je reviendrais, on jouera et tu me raconteras ce que tu fais ici, et moi je te raconterai ce que je fais dans mon pays, à l’école et à la maison.

Samuel s’était fait un nouvel ami. Il grimpa sur le dos de l’oiseau.

-  On va où maintenant ?

-  Direction l’Afrique.

L’oiseau vola avec une vitesse vertigineuse l’enfant fermait les yeux pour cacher sa peur et s’agrippait de toutes ses forces. Puis l’oiseau ralentit et se posa sur la terre d’Afrique au milieu des zèbres et des girafes. Toujours avec son corps de lumière, Samuel alla caresser des zèbres et des girafons. Les animaux n’avaient pas peur de l’enfant car dans son cœur pulsait beaucoup d’amour.
Samuel passa beaucoup de temps à parler aux oreilles des animaux, il était en train de créer une amitié avec eux car il les aimait tant.

Soudain il ne vit pas très loin, une lionne avec ses bébés. Il savait que c’était dangereux de les approcher mais l’oiseau lui dit :
- Tu peux aller caresser les lionceaux ils ne savent pas que tu es un petit homme car ils ne voient que ton corps de lumière avec ton cœur plein d’amour.

Alors Samuel, avec son corps de lumière s’assit auprès de la lionne au milieu des bébés et commença à jouer avec eux. Il faisait des cabrioles avec eux et ils riaient aux éclats. Le papa lion, non loin, les regardait en riant.

Bientôt l’oiseau appela :
- Samuel, il est l’heure de rentrer.

Samuel demanda à l’oiseau :
- J’ai vu à la télévision des lions qui courraient après des biches ou des zèbres pour les manger, les lions ne sont vraiment pas gentils !

L’oiseau répondit :
- Il y a très, très longtemps, les hommes ne mangeaient pas de viande jusqu’au jour où ils se rendirent compte que de manger de la viande donnait plus de force. Les hommes sont des exemples pour les animaux et certains animaux se mirent à faire pareil. Il n’y a que les gros animaux comme l’éléphant qui ont gardé leur sagesse et ont continué à manger de la végétation. Car à l’origine, il y a des milliers d’années, l’homme et l’animal n’étaient pas conçus pour manger de la viande.              

Tu dis que les lions sont méchants parce qu’ils courent après les biches pour les manger, t’es-tu posé la question d’où venait ton beefsteak dans ton assiette? Je crois que l’homme n’ai pas plus gentil !!!

Samuel se gratta la tête :
- Après tout ce que tu viens de me dire, je ne sais pas si je vais continuer à manger de la viande !!

L’enfant promit à tous les animaux d’Afrique qu’il reviendrait car il était devenu leur ami. il dit à l’oiseau :
- Tu me ramèneras ici dis ? tu me ramèneras car j’ai promis…

- Oui, oui mais pour l’instant il faut rentrer.

Et l’enfant demanda à l’oiseau :
- Dis-moi titi pourquoi je peux jouer avec les animaux avec mon corps de lumière et pas avec mon corps physique ?

- Parce que les animaux ont peur des humains avec leurs corps physique et les humains ont peur des animaux, alors ils s’entretuent. Les humains dans leur corps physique ne montrent que leur peur. Ton corps de lumière montre ton cœur d’amour, il n’y a que le corps physique qui montre la peur. Tu as vu avec ton cœur de lumière, tu n’émanes pas de peur, tu n’émanes que de l’amour.

Le voyage était terminé l’oiseau déposa Samuel dans son lit et lui dit :
- Demain je reviendrais te chercher mais cette fois c’est moi qui choisirais la destination.

- D’accord. Bonne nuit Titi

- Bonne nuit Samuel, à demain.

Le lendemain soir, alors que Samuel commençait à s’endormir, l’oiseau se présenta devant lui :
- Samuel tu aimes nager ?

- Oh oui tu m’emmènes où ?

- Je t’emmène dans les profondeurs de l’océan. Avec ton corps de lumière, tu n’as pas besoin de respirer et tu pourras rester longtemps sous l’eau.

- Chic !! Vite je grimpe sur ton dos.

 Et les voilà partis. D’un coup d’aile, ils se sont retrouvés dans l’espace. Samuel commence à s’habituer à la vitesse et ne ferme plus les yeux. Mais quand l’oiseau fonça pour plonger dans l’eau il ne put s’empêcher de pousser un cri d’effroi.

- Ne t’inquiète pas ton corps de lumière ne risque rien.

Les voilà tous les deux nageant dans l’eau profonde. Des poissons multicolores firent la course avec eux et leur disaient bonjour. Samuel était aux anges et tendait la main pour les toucher.Soudain l’oiseau et l’enfant se retrouvèrent au milieu d’un groupe de dauphins. Samuel savait que les dauphins ne faisaient pas de mal aux hommes. Il n’existe pas de peur entre l’homme et le dauphin.

Un dauphin s’approcha de Samuel et lui proposa une promenade sur son dos. A peine avait-il finit sa phrase que l’enfant s’était déjà agrippé à son aileron et les voilà partis dans une course folle. Samuel riait aux éclats et n’avait pas peur. Puis ils revinrent dans le groupe.

Samuel s’installa au milieu d’eux. Il demanda :
- Pourquoi les hommes n’ont pas peur de vous alors que vous êtes si gros ?

- Parce qu’ils savent que nous sommes là pour les aider. Nous sommes sur terre ou plutôt en mer depuis bien plus longtemps que vous. Nous maintenons l’équilibre de la terre grâce à notre énergie. Vois-tu chaque vivant qui a un cœur émet une vibration, une énergie, comme des rayons de lumière mais qui ne se voient pas. Ces rayons remplissent l’atmosphère, se mélangent dans l’air et quand vous respirez, vous respirez de l’air, soit rempli de joie et d’amour, soit de peine, de haine ou de peur. Malheureusement, très peu d’hommes savent que de leur cœur sorte toujours de l’énergie. Elle se transmet souvent par la parole ; dès qu’une personne a une parole méchante, l’air se teinte de cette méchanceté qui affecte tout l’environnement. Et souvent sur terre, il ya plus de paroles et des pensées négatives que positives alors l’homme devient triste et quand il est triste il a encore plus de pensées négatives. Bref, c’est un cercle vicieux. Et petit à petit c’est toute la terre qui devient triste et parfois sur certains lieux ou pays, l’énergie est tellement triste et lourde qu’elle provoque de l’envie et de la haine qui se terminent par des guerres. Tu sais ce que sait la guerre ?

- Oui, j’en ai vu un petit peu à la télé.

- Et bien vois-tu, les hommes se battent et s’entretuent sans toujours savoir pourquoi. C’est uniquement parce que l’air qu’il respire ne contient plus d’amour et quand il n’y a plus d’amour, l’homme devient presque fou et perd conscience de ce qu’il fait. c’est pour vous aider que nous sommes là. Nous envoyons sans arrêt des énergies d’amour autour de la terre pour contrecarrer les énergies néfastes. Nous avons beaucoup de travail pour garder un minimum d’équilibre sur terre. Il faudrait que les hommes nous aident davantage.

- Oui mais comment ?

- Cela commence par toi. Essaye de ne plus avoir de paroles méchantes et d’avoir des pensées d’amour et les gens diront autour de toi : « qu’est ce qu’il est gentil ce petit garçon, son cœur déborde d’amour ». De ton cœur va émaner des rayons d’amour qui vont purifier l’air et transmettre de la joie. Et tous les gens autour de toi deviendront heureux. Si quelqu’un à coté de toi est triste ou méchant, explique-lui qu’il ne faut pas être négatif car il abime la terre. Si tous les hommes étaient joyeux et plein d’amour, il n’y aurait plus de misère et de guerres sur la terre ; Il y aurait du bonheur pour tout le monde. Le petit garçon vit une larme coulée sur la joue du dauphin : « quel dommage que l’homme ne sache pas tout cela, la terre serait un vrai paradis ».

L’oiseau s’approcha de Samuel et lui dit :
- Il est temps de renter maintenant, monte vite sur mon dos. Et l’oiseau repris son envol pour ramener le petit garçon dans son lit.

L’enfant eut du mal à s’endormir. Tout ce qu’il avait appris auprès des dauphins tournait en boucle dans sa tête. Pourquoi tout était si compliqué sur terre alors que, pour lui, tout pourrait être si simple et joyeux. Le monde des adultes était une énigme pour lui. Il ressentit de la tristesse dans son cœur mais se rappela très vite ce que lui avait dit le dauphin : il faut que ton cœur soit plein de joie.

Alors l’enfant préféra rester dans le monde imaginaire et laisser le terrible monde des humains aux adultes et s’endormit très vite.
Titi et Samuel prirent l’habitude de se promener tous les soirs. Samuel découvrait tous les recoins de la terre et était émerveillé par sa beauté. Il faisait la connaissance de tous les animaux et avait des milliers d’amis.

Intuitivement, Samuel savait que la réalité de la terre n’était pas tout à fait comme il la voyait mais il préférait garder ses propres images et répandre dans l’atmosphère des rayons de joie et d’amour avec son corps de lumière, comme lui a dit de faire l’oiseau. Il aura bien le temps de découvrir l’autre face du monde. Le monde qu’il connaissait lui convenait et le rendait fou de joie.

Samuel se dit :
- Peut-être qu’un jour je pourrai emmener avec moi mes camarades de classe pour qu’ils aient eux aussi plein d’amis….

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